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Ce quatrième week-end de janvier, à Callelongue, la section plongée de MSLC partenaire du comité régional Provence Alpes, accueillait un Stage photos sous-marine organisé par le "codep 04" (comité départemental)
Le samedi matin était réservé à la prise en main du, matériel photo, par les stagiaires, sous les conseils et explications des instructeurs photos, du comité régional: Florence, Bernard et François, sur les différents réglages: focale, vitesse, sensibilité, flash, etc.
Embarqués sur le "Suscle II" les voilà partie pour une plongée photo macro.
Direction la calanque du" Pouard" (port naturel de l'île plane).
De retour après avoir rincé leur matériel, pris une bonne douche chaude, un apéritif convivial et un repas sur la terrasse du club, le reste de la journée a été consacré au débriefing des photos macros prises le matin, dans la calanque du "Pouard"
Le dimanche matin départ sur Riou, pour une plongée photo ambiance à "l’impérial de terre", le dit-on du jour "Masque sur le front égale masque au fond".
L’après midi analyse des photos ambiances et commentaires.
Le groupe de stagiaires est reparti dans le département 04 avec plein d’images dans l'appareil et de souvenirs dans la tête.
Jean-Claude EUGENE
Ce dimanche 23 janvier, poursuite du stage photo du CODEP 04. Après avoir réglé appareils et flashs, l'équipe monte sur le bateau. Un temps magnifique, le soleil est de la partie, l'eau est claire et ressemble à un lac, pas de vent, un seul bémol la température de l'eau à 14° (On n'y est plus habitué). Arrivés sur le site de l'impérial de terre, impossible de mouiller le bateau, l'ancre ripe, il y a du courant, François se dévoue, il reste sur le bateau et assure la sécurité de tous les plongeurs. Un grand merci, à François qui nous a permis de faire cette belle plongée.


Martine MALEGUE.
Plongée dans la marche.
Ce samedi le mistral régnant en maitre, nous voici parti pour une excursion dans le massif de Marseilleveyre, découvrir les grottes de l'Ermite, de l'Ours sans oublier ST Michel d'eau douce.
Nous avons donc pris les Escaliers des Géants pour y accéder.
Martine, Didier, Frédéric, Henry, Pierre ne connaissaient pas les grottes et encore moins le GR vert d'où un petit ou plutôt un grand détour du coté du "pas de la demi lune" pour rejoindre dans les éboulis le bon chemin, non sans peine!...
Mais quelle fut leur joie de cette découverte, malgré que l'accès par la "chatière" à la grande salle de ST Michel, ait été bouché par des blocs de pierre, pour y interdire l'entrée.
Jean-Claude
Mistral gagnant!
Un mistral de folie, la plongée annulée, la journée s’annonçait mauvaise, d'autant que dans ces cas là, c'est ménage au club.
Jean-Claude nous propose une balade aux grottes juste au dessous du Pas de la lune, ses magnifiques falaises qui se dressent au bout de notre Calanque et que nous admirons de notre club.
Nous voilà parti, bien emmitouflés.
A peine sortis de la calanque, une vue époustouflante, qui nous fait réaliser la chance que nous avons d'habit...
Martine






Prélude.
Nous sommes installés depuis fort longtemps dans le massif de Marseilleveyre (en provençal, cela signifie voir Marseille) et plus précisément au pied d'un grand "panneau" de calcaire blanc qui est le rocher des Goudes avec, en arrière plan, le rocher de Saint-Michel qui comporte en bas à gauche l'entrée - bien visible depuis le club - de la grotte de l'Ermite.
En effet, le rocher de Saint-Michel est percé de quatre principales grottes:
- la grotte de l'Ermite,
- la grotte Saint-Michel d'eau douce,
- la grotte de l'Ours, sa voisine proche,
- la grotte du Déserteur, sur l'autre versant du rocher.
En ce samedi matin 16 janvier 2016, après avoir admiré la mer agitée par un mistral bien établi et apprécié le lever du soleil et sa lumière rasante qui réveille le paysage, l'île Maïre donnant l'impression de se parer d'or, nous décidâmes de proposer à Jean-Claude Eugène une découverte pédestre au cœur du massif de Marseilleveyre de la grotte de Saint-Michel d'eau douce.
Il faut rappeler que des chapelles dédiées à Saint Michel ont souvent été bâties sur des lieux élevés pour rappeler que Saint Michel archange est le chef des anges. Ici, la position en hauteur de la grotte pourrait être une explication à cette invocation.
Notre périple nous conduit au bord des escarpements Nord-Ouest du Rocher de Saint-Michel. La vue aérienne sur les Goudes et l'Île Maïre est superbe. La fine enfilade rocheuse des Lames et du Rocher des Goudes ne tarde pas à s'imposer pour dessiner un paysage somptueux.
Dès l'arrivée au porche de la grotte de Saint-Michel d'Eau douce un beau pilier stalagmitique s'offre à nos regards émerveillés; celui-ci est fossile, sa formation a cessé comme le montrent les mousses vertes. À l'entrée de la grotte, des barreaux métalliques scellés dans le rocher protègent le visiteur de la chute dans un puits profond. Puis c'est une vaste galerie qui s'offre à nous scindée en plusieurs salles par des éboulements ou de vastes coulées de concrétions calcaires. Un passage (désormais obstrué par des gros cailloux) permettait d'accéder à des salles basses à 12 m de profondeur.
De vastes édifices de stalagmites et de stalactites montrent que les ruissellements d’eau chargée de calcaire ont été abondants. Cela explique dans les salles basses (non visitées) la présence de gours constituant une réserve d’eau presque toute l’année. C’est cette eau qui justifie certainement l’établissement des ermites à 100 m de là.
Certaines concrétions, comme le pilier de la salle du porche, sont fossiles: c’est-à-dire qu’elles ne sont plus alimentées par l’eau chargée de calcaire. Par contre, dans la salle suivante - appelée salle gothique - les coulées de calcite sont encore en formation.
Reste la grotte de l’Ours, située une trentaine de mètres au N.O., elle est trop étroite pour avoir pu servir d’abri. D’un développement d’une cinquantaine de mètres, il faut noter qu’en son point bas se trouve une petite vasque pleine d’eau.
MSLC signifiant Marseille Sports Loisirs et Culture, la prochaine sortie "non subaquatique" pourrait être la Grotte de l'Ermite ou le Fortin des Goudes ou .......... "
Frédéric




La vérité sur la sortie du 16 janvier 2016 du MSLC.
Pendant longtemps, MSC avait caché son "L". En l’an 586 avant JC, le roi KAL (Callelongue) qui l’a longue, a caché dans un trou profond, dans nos contrées deux tables de loi dites "loi- Zir", les tables des lois-Zir du roi KAL qui l’allonge – sssSSSsssSSSssss – (Prononciation : Prenez une inspiration par la bouche les dents serrées tout en faisant des mouvements d’aller-retour avec la langue).
MSC compte parmi ses membres des soldats, les soldats verts, on les appelle les pères …, le chef, dit le Colonel dont je tairais le nom, est très connu dans nos contrées pour ses pratiques occultes, E3 et son lieutenant Henri dit le jus d’A, A comme amour du vilain. Un troisième larron fait partie de l’équipe des pères …, Pierre, c’est l’arrière-petit-fils du bâtisseur de la grande communauté. Lui, est encore un Vice-soldat N1 et il compte le rester pour toujours, on raconte à qui veut l’entendre que ce poste de vice lui sied bien.
Etrangement, il y a bien longtemps, après une randonnée dans les collines voisines le L est revenu, le L des Lois-Zir – sssSSSsssSSSssss – (Un mantra prononcé pour la pratique des Lois Zir). Cette randonnée se répète depuis tous les 69 ans au 16ème jour de Janvier.
En l’an 2016, voilà que commence la marche sur les pas du roi Kal qui l’a longue vers le trou où se cachent les tables des Lois-Zir. A la tête d’un petit groupe d’hommes, les pères …. – sssSSSsssSSSssss –, ils ont voulu égarer leurs 3 amis, présents ce matin au refuge, en les emmenant vers la face de la demi-lune.
Mais qui sont ces trois amis ?
La première : C’est une jeune femme, Martine Patouteneuve, on dit si bas que si vous enlevez le « T » de Toute et le N de Neuve, Martine devient Marie, oui elle est La descendante.
Le deuxième: L’ancien, on l’appelle Jean-Claude le descendant direct de notre J.C au sentiment profond adepte de la numérologie, son numéro fétiche le 15, J.C est un joueur émérite de triangle poilu, un instrument du moyen âge des maisons Claude.
Le troisième : Desiderius dit Didier le mage, un homme remarquable d’une sensibilité hors du commun, d’une délicatesse surnaturelle, un diamant brut, une hématite. Son aura vous pénètre comme une étoile filante au firmament du bonheur triangulaire.
Revenons à cette randonnée, non ils ne se sont pas laissés dupés, ils ont repris la bonne route vers le trou du le roi KAL qui l’a longue. Mais à l’approche du trou, un phénomène étrange se produisit. Jean-Claude fut pris par une bouffée de chaleur sous son bas ventre, il grandissait, grandissait, sous le poids il ralentit sa marche laissant Marie, Desiderius et les 3 pères … mener la marche. Il préféra reprendre ses esprits sur le chemin. C’est alors que Marie prise d’une fulgurante hystérie -sssSSSsssSSSssss – se mit à courir vers le trou, elle disparut à l’intérieur. Damnation! les 3 pères… – sssSSSsssSSSssss – sans préliminaire de sécurité pénétra aussitôt dans le petit passage étroit.
Martine poussa un cri glaçant suivi d'un râle entendu dans toute la vallée – sssSSSsssSSSssss – . Desiderius et J.C., pétrifiés, attendaient devant le trou, une lueur rouge envahit l’entrée. Quand enfin au bout d’une longue attente, les pères… sortirent du trou – sssSSSsssSSSssss – non verts de trouille eux, mais leurs visages restaient imprégnés d’un rictus machiavélique, les Lois Zir ont-elles été découvertes ou restées secrètes ? Marie – sssSSSsssSSSssss – sortit enfin du trou plus rayonnante que jamais mais… mais… elle… elle qui soignait sa chevelure comme une jument dont la crinière danse avec le vent sans faillir, arborait une coiffe digne du fameux balaie sans son seau. Son visage respirait la lumière, la joie la plénitude, elle paraissait enfin avoir 30ans de moins, effaçant ces rides disgracieuses. Elle vint rassurer J.C. tremblant de tout son corps, « Tu ne dois pas avoir peur J.C. » dit-elle, « j’ai trouvé le trou des Lois Zir ». Gaspard a pris une dernière photo pour immortaliser ce tableau, il versa une larme et sa petite tête se pencha sur le côté, il était encore plus beau. Sur le chemin du retour personne ne parla de ce qu’ils ont découvert dans ce trou. Les pères… surveillent – sssSSSsssSSSssss –.
Didierer cette région ; Un ciel d'un bleu éclatant dégagé par le mistral, l'île Maïre et ses deux rochers les Farillons, au loin le phare de Planier, le tout entouré par une mer pleine vie.
Après s'être trompé de chemin et du coup s'être battu avec les éboulis et la garrigue, nous atteignons les grottes, que je n'avais jamais vu.
Une belle balade, merci Jean-Claude.
Didier

Une première compétition bien sympathique, réalisée par Kamel et Valérie Perez à l'YCPR. Compétition bien organisée et réussie, avec toujours cette ambiance joviale.
Mon binôme Guitou, nous a encore fait encore un carton, avec sa 3 ème place.
Commencerait-il à m'énerver ? Mais non, trop fière de mon Guitou, la force tranquille.....
Comment bien finir une année ?
La meilleure façon pour deux photographes complètement passionnés et à la limite de la folie, c'est de plonger !
C'est ce que nous avons fait la nuit du mercredi 30 décembre, dans notre calanque.
Et pour cette dernière plongée de l'année, nous avons eu plein de beaux cadeaux ; Un homard tout bleu de 1kg 5 (Évaluation par l’œil de Guitou), un petit hippocampe, et un cocktail de crevettes (Drimo, cavernicole orange et rayée). Et le tout dans un eau à 16°, sous un ciel étoilé.
Bref un bon bout d'an !
Comment bien commencer une année ?
La meilleure façon pour deux photographes complètement passionnés et à la limite de la folie, c'est de plonger !
C'est ce que nous avons fait le samedi 2 janvier, sous le regard désapprobateur de François, et quelques plongeurs. Le vent d'est était de la partie, l'eau de notre calanque était très agitée. Mais, avec Guitou nous avons estimé que nous avions plongé avec des conditions pires que celles-ci . Donc sans aucune hésitation nous sommes immergés en se briefant de rester très près l'un de l'autre. Heureusement car il n'y avait aucune visibilité, nous avons eu beaucoup de mal de reconnaître notre chère calanque. Au retour on s'est même un peu perdu.
Nous sommes remontés sur le quai avec un grand sourire et en pleine forme. Bon , moi en râlant, car j'avais oublié de mettre le sabot de mes flashs et je suis revenue bredouille au niveaux des clichés.
Guitou et moi même vous souhaitons une bonne et heureuse Année 2016



Les vacances de Noël approchent à grands pas. A mon dernier message précisant les horaires d'avion, Zé m'a répondu "Tout est prêt. Découverte de deux nouvelles épaves dans la baie de Maputo. Mais cette année beaucoup de requins. A la pêche, on ne sort que les têtes des poissons, les requins mangent le reste." Quelques lignes télégraphiées certes, mais plus qu'il n'en faut pour enflammer l’imagination. Je compte les jours.
Une fois arrivée à Maputo, il n'y a pas besoin d'attendre bien longtemps. Dès le lendemain, les conditions sont idéales pour une plongée dans la baie. C'est "mer morte" : pratiquement pas de marée. Et le vent est faible. Aussi Zé me propose d'aller découvrir les deux épaves sans attendre. Il nous faudra plonger à l'étale de la marée haute, quand les eaux claires rentrent dans la baie et qu'il n'y a pas de courant: des conditions que l'on ne rencontre que pendant deux ou trois jours toutes les trois semaines, et encore quand le temps le permet.
Rendez-vous au club Maritimo le matin à sept heures. Le bateau est vite préparé et mis à l'eau. Un seul souci, le troisième copain qui devait faire la sécu surface se désiste au dernier moment. Zé passe une dizaine de coup de fil, mais rien à faire: il nous faudra plonger chacun son tour. Tant pis, les conditions sont trop bonnes: surtout ne jamais laisser passer sa chance.
Nous voilà en route plein gaz vers le large: on passe les plages désertes de l'île de Xefina, les chaluts ramassant les dernières crevettes avant la fin de la saison de pêche, la pointe de Macanete... en moins d'une heure, nous sommes sur zone. Ce qui est un exploit à Maputo, dans la mesure où en général il faut sortir de la baie pour rencontrer une eau suffisamment claire pour plonger. D'ailleurs, l'eau n'est pas vraiment claire, c'est le moins que l'on puisse dire.
On commence par essayer de repérer les épaves avec la sonde. Les voilà! Ce n'est pas encore l'heure et il y a toujours pas mal de courant. Donc on patiente en pêchant à la palangrotte. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela mord: pagres rouges, petits mérous de toutes couleurs, une morue tropicale, une carangue et même deux tarpons qui sautent hors de l'eau et parviennent à se libérer. Nous sommes près du canal d'entrée dans le port et l'on voit deux immenses navires cargo passer à moins de trois cents mètres. Il faudra être prudent pendant la plongée.
Zé m'avoue également que personne n'a encore plongé sur ces épaves. Il a obtenu les coordonnées il y a un mois, de copains du club, pêcheurs à la ligne. Les cartes marines mentionnent bien des anomalies magnétiques. Pendant des années, il les a cherchées avec la sonde, mais en fait elles sont à plus d'un kilomètre des points marqués sur la carte. Il s'agirait d'un bateau pilote et d'un remorqueur.
Le moment tant attendu finit par arriver. On commencera par la moins profonde: 18 mètres. Zé, toujours bon camarade, me laisse l'initiative. Il s'agirait du bateau pilote qui aurait coulé dans les années 1980, le jour de son inauguration, faisant une vingtaine de victimes.... brrrr. J'agrippe le moulinet avec la bouée de signalisation, bascule arrière et droit vers le fond le plus vite possible pour ne pas se laisser entraîner par le courant.
Comment décrire cette sensation, nager la tête en bas à grand coup de palmes, le cliquetis du moulinet qui déroule la corde à toute vitesse, aucune visibilité, en avant vers l'inconnu. Quelques longues secondes suffisantes pour se demander avec angoisse "mais qu'est-ce que je fais donc là?".
Enfin j'arrive sur un fond de sable et je m'agenouille pour reprendre mon souffle et regarder autour de moi. Et là, une ombre en limite de visibilité, comme un totem de plusieurs mètres de haut. Je nage prudemment. Oui, c'est bien une épave! Mais, je ne suis pas tout seul: bien vite me voilà entouré de mérous géants ou brindle bass ou encore loches. Ils sont partout, j'en compte huit! Ces bestiaux sont énormes, deux cent kilos chacun. Impossible d'en faire le tour avec les bras, des yeux comme des boules de pétanque et une bouche énorme encadrée par des lèvres aussi épaisses qu'une baguette de pain.

Des loches de 200 kg, non ce ne sont pas des histoires de marseillais qui auraient bu trop de Pastis
Je contrôle ma peur. Heureusement, ce n'est pas la première fois que je les rencontre. L'année dernière au large d'Inhaca, nous en avions vu une douzaine sur le site du "poço", tous très calmes. Aussi je m'approche de l'épave. Le "totem" semble être ce qui reste de la poupe et le point de rassemblement des mérous géants.
Je vais donc vers le milieu, une structure cubique de deux-trois mètres de côté. Ouf, les mérous me laissent tranquille. A l'intérieur, une énorme tortue verte qui roupille, la tête cachée dans un recoin. Je la laisse tranquille. L'épave fourmille de vie, banc de carangues, de barracudas, une énorme murène léopard, des pagres rouges et mérous malabars, des poissons perroquet. Pas de trace de pêche: comme une oasis au milieu du sable, l'épave concentre la vie. Quelle profusion!
Le bateau est debout, ensablé pour une large part. La proue et la poupe de chaque côté de la structure carrée, la cabine qui devait abriter le poste de pilotage. D'un côté le totem avec huit mérous géants, de l'autre la proue avec seulement deux mérous géants. Je retourner vers le totem me régaler les yeux une dernière fois des mérous, avant de remonter vers la surface.

Le mat du remorqueur
Juste le temps de souffler, l'étale est pour bientôt et il reste la seconde épave: le remorqueur. Celui-ci aurait coulé en 1979 des suites d'une voie d'eau provoquée par une collision lors d'une manoeuvre par mauvais temps. Il aurait mis deux jours pour couler, sans faire de victime. L'épave est à moins de quatre kilomètres de l'autre, à la sortie de la baie, près du canal d'entrée et pas loin de là où les cargos attendent à l'ancre leur tour pour charger ou décharger.
Zé toujours bon camarade me laisse à nouveau la primeur. Quel privilège: inventer une épave est le graal de tout plongeur. Et voilà que Zé me laisse cette opportunité pour la seconde fois dans la même journée. On ne doit pas être nombreux à avoir eu cette chance. Après le récit de la première plongée, Zé me conseille de prendre une flèche de harpon pour éloigner les mérous et requins. Mais je refuse. Ils ont certes essayé de m'intimider, mais je ne les crois pas dangereux.
Une demi-heure avant l'étale, c'est la bascule arrière. Même sensation de plonger dans l'inconnu, même montée d'adrénaline. Qu'est-ce qu'il peut donc bien y avoir au fond, caché par cette eau chargée de sédiment ? Une ombre immense apparait et je me dirige droit dessus: c'est la coque. Le bateau est sur le flanc, je me colle à la coque et m'approche doucement du plat bord que j'attrape à deux mains. Je passe la tête: le bateau a l'air encore en bon état: cheminée, mat et antenne. Quelques splendides coraux verts vifs qui se détachent. Visiblement la coque a protégé le pont.
Immédiatement, deux puis trois mérous géants arrivent droit sur moi. Mais cette fois, ils ne semblent pas vouloir me laisser tranquille. Je suis pris en sandwich et j'essaye d'éloigner le plus agressif à grand coup de palmes. J'entends comme de grands coups de canon: les mérous changent de couleur, deviennent tout blanc, tournent autour de moi et à chaque coup de queue produisent une détonation. Rien à faire. Là je me dis que s'ils m'attrapent la main, j'aurai du mal à les faire lâcher prise.

Mon ami le mérou, plus docile avec une flèche
Je commence à remonter plus ou moins en catastrophe. L'ordinateur n'est pas d'accord et se met à bipper comme un fou. Les mérous me suivent en pleine eau, ce qui me semble étrange. D'habitude, ils restent plutôt près de leur cache. Je décide de remonter. Arrivé en surface, j'attrape le zodiac et essaye de me hisser. Pas facile avec la bouteille sur le dos, Zé se moque de moi; "Et bien qu'est-ce que tu as bien pu voir pour remonter si vite".
Après avoir repris mon souffle et mes esprits, je raconte mon aventure. Et comme il rigole toujours, je lui dis que maintenant c'est à son tour d'y aller. Mais Zé ne veut rien entendre. "On y retournera demain à deux ou trois et avec un pilote pour la sécu surface. Et on prendra un harpon." L'honneur est sauf: si Zé a besoin de deux gardes du corps et d'une arme, j'avais quand même bien le droit d'avoir une petite frayeur et de remonter au bout de six minutes !
Il fait chaud et ce n'est pas facile de dormir. La nuit est remplie de mérous. Je me réveille même en sursaut en train de donner des coups de palmes à un mérou imaginaire. Mais c'est aussi un plaisir de revivre l'aventure. Et le lendemain, je n'y tiens plus. Il faut y retourner, surtout sur la seconde épave, que j'ai à peine eu le temps d'entrevoir.
Ouf, le temps continue d’être au beau fixe. C'est le dernier jour où les marées sont suffisamment faibles pour plonger avant dix jours... Cette fois, Edgar nous servira de pilote. On est armé non seulement d'une flèche de fusil sous-marin, mais aussi Zé d'une gopro et moi d'un petit appareil photo. On passe en trombe la pointe de Macanete, malheureusement pas le temps de faire un arrêt "pestico", c'est à dire bière et platée de praires en apéritif: les épaves avant tout !
L'étale est à trois heures, on arrive sur zone vers une heure et l'on se met à l'eau sans attendre sur le bateau pilote. Nos amis sont toujours là, mais à deux je n'ai plus de crainte. Je tombe à dix mètres du totem et je dois nager comme un fou pour ne pas être emporté par le courant, qui pèse sur la bouée. Je vide une demie-bouteille, mais j'arrive à agripper enfin un morceau de l'épave. Zé crie et me signale un requin. En surface il me dira qu'il était énorme, mais avait tout de suite été mis en fuite par les mérous. Chacun son tour, mais malheureusement je n'ai pas eu le temps de voir. Il me dira aussi avoir piqué deux fois dans la gueule une des loches pour la faire reculer.
Là je vois que Zé s'énerve avec sa caméra. Quant à moi, impossible d'allumer l'appareil, je l'ai mis à l'envers dans le caisson. Quelle bande de pieds palmés nous faisons! Enfin, le spectacle est toujours aussi somptueux. Je garde l'image de ce qui reste de la poupe, le totem, se dressant du sable sur plusieurs mètres de hauteur, entouré des loches géantes, toutes le nez dans le courant.
Retour sur le bateau, c'est l'euphorie de l'après plongée. Et le meilleur reste à venir: la découverte de l'épave du remorqueur. Cette fois je prends le harpon. Mes trois amis sont toujours là. Le plus agressif me fonce dessus, mais d'une pique sur le flanc je le décourage. Il s'en retourne d'un puissant coup de queue qui sonne comme une explosion sous-marine. Ils maintiennent maintenant une distance plus respectueuse et enfin je peux découvrir l'épave.

Carangues speciosus sur le pont du remorqueur
L'eau est chargée, mais il y a quand même dix mètres de visibilité. C'est bien suffisant pour observer la cheminée et le mat principal qui se dresse toujours fièrement trente ans après. Le pont a disparu, mais un enchevêtrement de métal donne plein de cachettes pour toute une multitude de poisson. Plutôt du gros même si rien n'approche les loches géantes: mérous "patato bass" ou "malabar", pagres, barracudas, carangues ignobilis ou carangue speciosus. L'épave est riche et j'ai le droit à un ballet de carangues ignobilis sous la coque près d'une des hélices. Une douzaine de spécimens de plus de 35 kilos, le rêve des chasseurs sous-marins.

Profusion de carangue ignobilis à l’hélice du remorqueur
Sur le chemin du retour, c'est décidé : nous devons mener l'enquête pour en savoir plus sur ces épaves, retrouver des photos, peut être les articles de leur naufrage.
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